LE PROJET

INTRODUCTION

Ce site décrit la proposition d’un parcours nocturne en forêt. Différent des parcours habituels qui offrent un spectacle principalement lumineux déployé en nature, ce projet propose au public de découvrir un monde unique, habité par une espèce bien différente de la nôtre qui possède son langage, sa façon de vivre, ses méthodes. Une espèce qui elle, aurait réussi le virage environnemental.

LA CRÉATION

Le projet a été conçu par un groupe d’experts en arts immersifs, de professionnels de l’environnement, adeptes en durabilité qui tissent des liens entre les disciplines pour créer une proposition constructive vis-à-vis le virage environnemental.

VOLET SCIENTIFIQUE ET PÉDAGOGIQUE

Pour avoir œuvré avec les Premières Nations sur plusieurs projets nous nous rendons compte que l’approche au territoire combine connaissances, compétences et surtout une sagesse intégrale vis-à-vis l’environnement. Ce sont les premiers scientifiques. Cette démarche est essentielle à une union salutaire avec la nature. Cette relation nous a inspiré dans l’écriture des NŏKTURN. En allumant l’étincelle sur le fantastique, en ludifiant les principes de science environnementale nous ne faisons pas seulement sensibiliser sur les enjeux actuels mais ouvrons la porte sur la conception d’un monde durable. La fabrication de mondes souhaitables. Les quatre disciplines explorées sont la mycologie, l’agriculture regénérative, l’énergie renouvelable et la biotechnologie. L’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT agit comme consultant scientifique.

LE PARCOURS

LES STATIONS

1 – ENTRÉE INTERDITE

Le visiteur se présente vers une entrée bloquée par un camion technique d’Environnement Canada. Des techniciens habillés en tenues de protection et équipés d’instruments scientifiques balaient les environs, prennent des mesures et se consultent en privé. Le passage vers le site protégé est ouvert. Les visiteurs sont encouragés à outrepasser les barrières pour entrer. On peut entendre des communications radio. Un voile de mystère plane.

2- PREMIÈRE IMPRESSION

Après quelques minutes de marche, on se retrouve dans un monde qui semble habité. La sensation d’émerveillement nous envahit. Le paysage est à la fois étrange et captivant. Les arbres rayonnent doucement de l’intérieur, diffusant une lueur qui éclaire le chemin. La végétation est luxuriante, avec des plantes aux formes et couleurs jamais vues. On peut observer des papillons luminescents et une culture de champignons colorés. Des sons inhabituels semblent signaler notre présence. Nous approchons du ravin. En regardant en bas, nous découvrons une vue spectaculaire : une petite rivière s’écoule paisiblement. Mais elle est différente. Ses eaux sont vivantes, brillantes de reflets chatoyants et émettant de doux murmures mélodiques, comme si elle était dotée d’une conscience, comme si elle nous invitait.

3- NOUS NE SOMMES PAS SEULS

On découvre des habitations étranges à une petite échelle. Elles ressemblent à des champignons, mais présentent des aspects très architecturaux. Certaines constructions sont fusionnées avec des troncs et de la roche. On peut déceler une activité organisée dans les environs: transport d’objets, récolte, rassemblements. Il n’est plus seulement question d’une forêt vivante habitée de phénomènes lumineux. Il devient clair qu’il existe en ce lieu une colonie « civilisée ». La lumière incarne les fluides qui portent la force de vie à travers les pores de la forêt. On peut entendre des murmures sous le pont. Nous nous trouvons à la frontière de l’exploration.

4 – LES JARDINS

La colonie est très avancée en conception d’espaces récréatifs. Cette alcôve abrite des plantes comestibles suspendues, des bains incrustés à même les nénuphars. Les insectes sont encouragés à polliniser et créer de nouveaux croisements de plantes via des micros habitations fabriquées sur mesure. Des potagers suspendus produisent des légumes riches en vitamines, minéraux, fibres et antioxydants. On en déduit l’engagement de la colonie envers le bien-être, l’esthétique, l’innovation agricole et la coexistence harmonieuse avec la nature. On remarque aussi leurs symboles linguistiques qui semblent associés à des sons et rythmes naturels. On peut déceler des mouvements dans les sous-bois. Nous sommes en mode écoute.

5- SOUS LE SOL

Un grondement sous la terre attire maintenant notre attention. Parmi les nombreux puits de lumière sur le sol, on remarque trois périscopes. Une simple manipulation nous permet de découvrir un réseau de tunnels souterrains complexes, grouillant de petits personnages. On les observe entretenir les serres souterraines et opérer les appareils qui transforment les récoltes, mettre au point des biomatériaux issus de la forêt. La colonie récupère le carbone qu’ils reconvertissent pour leur écosystème. Ils utilisent le réseau mycélium comme mode de communication. Des séquences rythmées de symboles sont transmises et reçues sur tout le territoire. Ils portent des vêtements qui allient technologies avancées et matières organiques. Stupéfiant, excitant.

6- PROCESSION

Le son d’une flute solitaire se fait entendre au loin, puis un autre… et un autre. Des percussions produites par des mains dans l’eau s’ajoutent. Les NoKs se rassemblent. En transparence dans la fôret une procession de NoKs apparaît sur un petit sentier. Ils portent des lanternes de toutes formes. On semble être encerclés par le son et les ombres qu’ils projetente. Le caractère solennel de l’instant est tangible. Un choeur mélodieux s’élève alors qu’ils chantent. Le rythme s’accélère. L’éclairage devient pétillant.

7- LE COEUR DU VILLAGE

Le coeur de la colonie se révèle au prochain tournant: une scène à couper le souffle. « Le centre du village » est parsemé de nombreuses habitations nichées à même une colline rocheuse plutôt escarpée, rafraîchie par une cascade.

Des festivités sont en cours dans l’espace central. Les NoKs exécutent une danse aérienne sur des embarcations en forme de sphères. Chaque famille s’efforce de dépasser ses limites grâce à des performances amplifiées par la nature. Un spectacle de lucioles est suivi par une performance de fleurs suspendues. On nous offre des bouchées et des boissons préparées par eux-mêmes. La scène est enveloppée par la musique produite par des instruments d’origine naturelle. Une de ces fêtes qui pourrait durer toute la nuit. La rencontre est galvanisante.

8- FINALE – DE LA TERRE À L’UNIVERS

Après ce moment électrique et émouvant, nous dévoilons cet endroit majestueux qui comporte une allée centrale bordée de peupliers. Comme si les NoKs dialoguaient avec le ciel, le champ devient canvas pour un tableau en constante transformation. De gigantesques motifs sont marqués au sol du champ qui encercle l’allée de peupliers. Des grands réservoirs de lumière résonnent chacun avec une sonorité qui se transforme selon nos déplacements. Un instant à la fois majestueux, contemplatif et surprenant. Tous les grands réservoirs entament un concert monumental qui enveloppe toute l’installation. Après une montée imposante, le site se calme et nous laisse planer sous les étoiles dans le silence.

9- LA CABANE DU PROFESSEUR

Après quelques minutes de marche, question de bien revenir sur terre, on croise une installation qui sert de laboratoire au professeur Jean-Paul Jacquet, biologiste et fanatique de champignons qui a fait la découverte des NoTURNs il y a quelques années. Il a su déchiffrer leur langage et leur science. Il nous explique comment tous les avancés technologiques qu’on a pu observer sur le parcours sont inspirées des découvertes réelles de la science environnementale actuelle. Il partage ses croquis, ses vidéos, ses notes. Il fait remarquer que leur comportement et leur organisation sociale est elle aussi très sophistiquée. Les commentaires et les découvertes de l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT sont mis de l’avant.

Des fouilles archéologiques sont en cours pour trouver de nouvelles installations NoKTURNs.